« DE LA HAVANE à PARIS. TOURS ET DETOURS » de Jesse Fernandez – A La Maison de l’Amérique Latine (Paris 7ème)

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Jesse Fernandez   

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La Maison de l’Amérique Latine ouvre ses portes à Jesse Fernandez pour quelques semaines. Pour la première fois, ce sont les œuvres photographiques de l’artiste qui sont mises en valeur. Une rétrospective regroupant plusieurs dizaines de photographies accompagnées d’œuvres tels que tableaux, dessins et autres diverses créations artistiques. C’est au sous sol de la Maison que les œuvres sont exposées jusqu’au 28 février 2013.

Jesse Fernandez est né à la Havane dans les années 1920. Après avoir étudié la peinture, il se lance dans la photographie en Colombie en 1952. Laissant son empreinte dans plusieurs pays, plusieurs continents, avec une dominante pour le continent Américain, les pays latinos et les Etats-Unis, pour finir sa vie en France dès les années 1970. Il rencontre, au cours de sa carrière, célébrités et anonymes à qui il à donner une importance particulière.

Rétrospective.

Jesse FernandezLa Maison de l’Amérique Latine fait une rétrospective de cet artiste aux multiples fonctions s’attachant plus particulièrement à ses œuvres photographiques. Il faut savoir que le mois de février est, cette année, celui de la photographie. Voulant rester sur le thème général, c’est ce côté artistique qui est mis en avant dans cette entrevue. Une exposition chronologique que le commissaire d’exposition, Gabriel Bauret, a mis en place pour les spectateurs. Artistes peu connus en France, il a fallu replacer dans le temps et l’espace, ouvrir une porte, poser les bases historiques pour faire découvrir ce jeune cubain.

S’étalant sur plusieurs dizaines de mètres carrés, les œuvres sont regroupées par dates et par lieu. Dans un espace plutôt restreint, il a fallu positionner plus de cent cinquante photographies de l’artiste. Assez rapprochées les unes des autres, elles ont été mises de sorte à ce qu’elles donnent un sens aux spectateurs. Plutôt bien séquencées, elles invitent le public à s’interroger sur le rapport qu’elles peuvent avoir entre elles.

Dimension historique

Jesse Fernandez était à Cuba avant l’arrivée du grand Fidel Castro. Il a suivi le dictateur Fulgencio Batista. Il est ensuite, devenu un des seuls reporters à pouvoir suivre le célèbre Fidel Castro dans sa conquête. Pendant plusieurs semaines, il devint le photographe du révolutionnaire. Il traversa, avec lui, les campagnes cubaines, à la quête de « troupes » révolutionnaires avant l’installation de son régime. Très vite il se rendit compte des intentions de Castro et le quitta puis abandonna même son pays natale. Des photographies restituent très bien cette période de proximité entre les deux hommes. Plusieurs portraits de Castro sont faits par l’artiste ainsi que des photos prises en situation. La figure de Fidel Castro est emblématique dans cette exposition. Beaucoup de visiteurs viennent tout particulièrement pour observer cette période historique qui reste un peu sombre. Peu importe l’opinion personnelle du public, c’est très intéressant d’avoir des documents historiques qui sont rares.

Portraitiste

Effectivement la période Castriste est très importante. Elle donne des détails sur une grande figure historique. Jesse Fernandez a réussi, de par sa proximité avec le dirigeant politique, à capturer des moments très forts. Mais le photographe ne s’est pas arrêté à Cuba. Son œuvre est particulièrement axée sur les portraits. Il opère dans le monde de la presse politique, de spectacle et du sport. Il rencontre, au cours de sa carrière, plusieurs personnalités artistiques et littéraires tels que Jorge Luis Borges, un écrivain argentin et Dali, le célèbre peintre et sculpteur espagnol. Ainsi que des musiciens (Edouard Varez) et des danseurs. C’est aussi ce qui attire les visiteurs. Visionner des portraits de personnes qu’ils connaissent dans un autre contexte. Lors de l’exposition, on part à la découverte de visages connus mis sous un angle inconnu. Les figures sont photographiées sous des angles différents. On peut trouver différents degrés d’intérêts dans ce travail de portraitiste.

Pensées en noir et blanc et jouant avec la lumière naturelle, Jesse Fernandez préférait les photos prises en situations à celle faite en studio. Les prises de vue en situation réelles, sur les lieux de travail, dans les ateliers, et simplement dans l’environnement des portraités. Il privilégiait le graphisme, la géométrie, et le rendu de matière.

Un travail très précis qui associe des messages forts avec une qualité d’image extraordinaire.

                                                                                                      Eléonore Pascolini

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