PANAIBRA GABRIEL CANDA apprivoise son corps et revisite l’Histoire

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PANAIBRA GABRIEL CANDA   

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A l’occasion des Rencontres internationales chorégraphiques de Seine-Saint-Denis, le danseur et chorégraphe Panaibra CANDA nous livre une réflexion sur ses origines et nous expose son conflit identitaire. Un artiste au passé et à la production hors-norme

Deux hommes : un danseur et un musicien. Deux corps et une simple guitare ; il n’en faut pas plus à Panaibra Gabriel CANDA pour nous transporter dans l’univers mozambicain.

Son corps comme seul moyen d’expression, le danseur-chorégraphe nous dévoile les questionnements et les difficultés auxquels doivent faire face les générations post-coloniales.

« Ni blanc, ni noir, ni colon, ni révolutionnaire », l’artiste se définit plutôt comme un « corps pluriel » aux multiples influences. Car pour lui, impensable d’oublier, ou ne serait-ce que mettre de côté, les quatre cent ans de colonisation, les quinze années de guerre civile et de communisme. Ces étapes font partie du passé de son pays mais également de son histoire personnelle.

Entre émotion et revendication, Panaibra CANDA se débat avec ses membres dans le but d’apprivoiser son corps, premier témoin du vécu d’un homme. Mouvements saccadés, langoureux, danses africaine et portugaise se succèdent et s’entrecroisent pour créer un show dynamique et évocateur. Alliant ainsi parfaitement, à l’image de son auteur, tradition et modernité.

Loin d’être seulement présents pour accompagner le danseur, Jorge DOMINGOS et sa guitare apportent, avec leur son rock aux rythmes africains, un mélange riche et métissé où transparaissent de nombreuses influences.Panaibra Gabriel Canda & Alessandro Sciarroni Grande salle MC93 Affiche

 Bien que très éloigné de la culture artistique européenne, le show de Monsieur CANDA est construit pour parler au plus grand nombre. Comme il aime à le rappeler, le Mozambique et, plus généralement l’Afrique noire, n’ont pas été les dernières populations à avoir obtenu leur indépendance : sa danse parle aussi bien de la quête d’identité personnelle de son auteur, que de celle du peuple algérien ou encore des Allemands de l’Est. Conscient que son art puisse paraître étrange, le plus important pour lui est de mettre en lumière les ressemblances entre les peuples dans le but de « faire avancer sa propre communauté et de créer un monde meilleur ». En attendant, ce qui est sûr, c’est que ce jeune homme originaire de la lointaine Maputo aura laissé une salle en émois …

 Kessen Ndour

 

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