FANJA ANDRIAMANANTENA, « La grande dame »

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FANJA ANDRIAMANANTENA

Vendredi 10 janvier, au soir, le Sunset a accueilli un monument de la chanson malgache mais également un pilier de la culture de Madagascar en général, Fanja Andriamanantena. Auteure-compositrice et interprète, cette « grande dame », comme l’appelle son public, est venue rencontrer de la France pour quelques dates.

Dans la pénombre d’une cave, le personnel du Sunset s’active afin de préparer la venue d’une des plus célèbres artistes malgaches, Fanja Andriamanantena. L’occasion pour la chanteuse de se présenter à un public français qui la réclame depuis de nombreuses années. Curieux, avertis, connaisseurs ou même famille de la chanteuse se pressent aux portes de ce temple du Jazz situé dans le premier arrondissement de Pairs. « Vous savez c’est une grande dame » explique un homme que nous rencontrons, intime de Fanja. L’ambiance est détendue, comme une grande réunion où les retrouvailles sont émouvantes. Cela fait 50 ans que cette femme inonde la chanson malgache de son art. Fanja ANDRIAMANANTENA

La « travailleuse de l’ombre »

Auteure-compositrice de talent, Fanja Andriamanantena écrit pour de nombreux artistes depuis longtemps. Petite fille de la balle, elle a cette sensibilité et la dose d’humanité contribuant à en faire « l’Edith Piaf malgache » selon les fans présents à son concert. Celui-ci commence enfin à 21h sans les balances. L’artiste arrive sur scène parmi le public, comme faisant partie de lui, sans fioriture, simplement parmi les siens. « Je vous prie de m’excuser, j’ai eu très peur pour ma voix » explique-t-elle une fois sur scène. En effet, elle a été hospitalisée toute la journée. Plus de peur que de mal finalement. Si la plupart des personnes qui sont au Sunset ce soir connaissent Fanja depuis longtemps, certains l’ont écouté avant de pouvoir la voir. Sur Internet notamment, par le biais d’un CD prêté par un ami bienveillant ou tout simplement par le bouche à oreille. Au fil du temps, la « grande dame » s’est constituée un solide public français qui se désespérait de ne pas pouvoir la voir en vrai. « Venir en France, cela voulait dire monter sur scène » explique Fanja Andriamanantena. Pour cette « travailleuse de l’ombre » comme elle se définit, l’aspect discret de son art prime, comme une force tranquille.

Quand le talent suffit

Le concert démarre enfin devant une salle comble. « 120 personnes étaient prévues mais nous en avons accepté encore 20 de plus » explique l’un des gérants du Sunset. Ce soir c’est Fanja la star. Celle que l’on regarde, que l’on écoute, entourée de ses musiciens. L’ambiance est bonne et les regards complices entre les artistes. « Le batteur qui joue ce soir est un des trois meilleurs batteurs malgaches » nous confie un admirateur.
Plus d’une heure et demie de musique permettront à la chanteuse de renforcer cette relation particulière avec son public. Loin du médiatique, du tape-à-l’œil. Tout en simplicité et nuance.

Pour fêter ses 50 ans de carrière en avril, l’artiste pense revenir en France pour quelques concerts. La prise de contact de ce soir a permis de conforter une relation artistique avec un public averti mais également de nouveaux adeptes des sonorités d’un jazz nourries de rencontres.

Camille Carlier

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