MASCULINE de Héla Fattoumi : un cliché de l’hyperféminité

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Héla Fattoumi   

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Masculines est l’ultime pièce d’un triptyque de Héla Fattoumi et Eric Lamoureux visant à représenter les femmes orientales et occidentales. Créée en janvier 2013, la pièce mettant en scène sept danseuses est un franc succès depuis trois ans. Elle est à nouveau jouée au théâtre Le Tarmac à Paris, du 13 au 16 janvier.


Masculines l photo Laurent Philippe

 

Sept femmes dansent sur scène, dans le noir, uniquement éclairées par des néons tamisés. Elles sont sept car c’est le chiffre porte-bonheur d’Héla Fattoumi, auteur de la pièce. « A partir de sept, il y a l’idée de groupe, d’une diversité. Un groupe de femmes ensemble, qui prennent leur force dans le nombre ».

Elles dansent de manière insolite. Les artistes se jouent des stéréotypes Elles s’en amusent et cherchent à les briser. Elles nourrissent constamment l’ambiguïté et s’exercent à des activités masculines tout en restant femmes. Elles sont à la fois fragiles et fortes, gracieuses et viriles, féminines et masculines. Selon Héla Fattoumi, c’est justement ce jeu des genres qui fait d’elles de vraies femmes. « Elles ne deviennent pas des hommes, bien au contraire, elles incarnent le cliché de l’hyperféminité », précise la chorégraphe.

Elles se veulent provocantes et choquantes, elles se dénudent sur scène, impuissantes face au regard du spectateur.

Le spectacle cherche à montrer que la vision de la femme n’a pas réellement évolué depuis le XIXème siècle. Aujourd’hui encore, les femmes sont vues comme des objets de convoitise. En exposant crument sur scène les clichés sur les femmes, les artistes tentent de montrer à quel point ils sont obsolètes et fallacieux.

Vingt-huit ans de dialogue et complémentarité entre les auteurs auront servi la cause de cette pièce, née d’une énième collaboration entre Héla Fattoumi et Eric Lamoureux. Ils ont su tirer une force de leurs différences et de la pluralité des genres. Ils se sont inspirés de sociologues, anthropologues et artistes issus des deux côtés de la Méditerranée pour créer cette pièce. Masculines cherche à détruire les préjugés de la vision occidentale de la femme. L’attention est portée sur la quête d’émancipation universelle, qui semble toujours plus difficilement atteignable pour les individus de sexe féminin.

Ce spectacle soulève des questions : Qu’est-ce qui définit une femme ? Est-ce réellement sa manière d’agir, les activités auxquelles elle s’adonne ? Ou peut-elle être une femme tout en fumant le cigare ?

Durant une heure et quart, les spectateurs s’identifient aux danseuses, se sentent libérés et représentés. Les retours du spectacle sont globalement positifs. Une « bouffée d’oxygène, un croisement des points de vue » pour de nombreuses femmes, comme le rapporte l’auteur. « Certaines femmes ont du mal à comprendre que pour parler d’un cliché on passe par le fait de l’incarner ». Ce qui est tout l’enjeu de la pièce : performer les clichés, se jouer d’eux, les exagérer pour les dénoncer.

Shelina Scaravelli

Masculines l photo Laurent Philippe


DISTRIBUTION :

Chorégraphie Héla Fattoumi, Eric Lamoureux VIADANSE – CCN Franche-Comté à Belfort

Avec Marine Chesnais, Sandrine Kolassa, Johanna Mandonnet, Clémentine Maubon, Alissa Shiraishi, Nele Suisalu, Francesca Ziviani

Création sonore Eric Lamoureux

Collaboration Jean-Noêl Françoise

Régie son Thomas Roussel

Création lumières Xavier Lazarini

Régie lumières Jérôme Houles

Conception costumes Elise Magne, Héla Fattoumi

Réalisation costumes Sylvia Crine, Annaïg Le Cann

Collaboration artistique Stéphane Pauvret


BIOGRAPHIES :

Fattoumi Héla

Héla Fattoumi et Éric Lamoureux fondent la Compagnie FATTOUMI/LAMOUREUX en 1988. Leur première pièce Husaïs est couronnée du prix de la 1re œuvre au concours international de Bagnolet en 1990, suivie du trio Après- midi prix Nouveaux Talents Danse de la SACD en 1991. Ces deux œuvres les propulsent parmi les leaders d’une nouvelle génération de la création contemporaine et leur apportent une reconnaissance internationale.

Un espace de recherche dont la source est l’entremêlement de leurs particularités.

De pièce en pièce, ils sondent inlassablement l’intelligence sensible du corps, son pouvoir de dévoilement du sens qui est aussi pensée (penser) en mouvement.

Durant cette première période plusieurs pièces marquantes voient le jour dans la continuité d’Husais : Si loin que l’on aille (Théâtre de la Bastille et Théâtre de la Ville, 1992) ; Fiesta (Commande du Festival d’Avignon, 1992) ; Asile Poétique (Théâtre de la Ville, 2000) à partir des textes du poète Antonio Ramos Rosa ; Wasla (Biennale de Lyon, 1998) Vita Nova (Grande Halle de la Villette, 2000) avec la 11e promotion du Centre National des Arts du Cirque.

Ces pièces affirment un travail chorégraphique relié aux notions de maîtrise/non maîtrise, de puissance/fragile, de minimalisme/performatif, faisant surgir une danse dont la charge expressive est traversée par une «énergie graphique ».

Nommés à la direction du CCN de Caen/Basse-Normandie en 2004, ils poursuivent alors leur démarche à travers des pièces plus portées sur des sujets à forte tonalité sociétale.

Ce seront La Madâ’a (Arsenal de Metz, 2004) avec les frères Joubran, virtuoses palestiniens du oud ; Pièze (Unité de pression) et La danse de Pièze (Festival Dialogue de corps, Ouagadougou, 2006 ; Théâtre de la Bastille), autour de la notion d’« homosensualité » dans le monde arabo- musulman ; Just to dance… (Espace des Arts de Chalon- sur-Saône 2010 ; Tokyo), pièce autour de la notion de « créolisation » développée par Édouard Glissant ; MANTA, solo créé au Festival Montpellier Danse 2009 puis en tournée internationale (Tokyo, Berlin, Tunis, Bruxelles, Malmö, Oslo…), à partir de la problématique que soulève le port du niqab ; Lost in burqa, (ésam de Caen, 2011) performance pour 8 interprètes réalisée à partir des «vêtements- sculptures» de la plasticienne marocaine Majida Khattari lors de la 6e édition du Festival Danse d’Ailleurs ; Masculines (Arsenal de Metz, 2013) sur les représentations du féminin de part et d’autre de la Méditerranée.

Ils réactivent une recherche chorégraphique se ressourçant au potentiel expressif et poétique de la danse.

Une douce imprudence co-signée avec Thierry Thieû Niang (Festival Ardanthé 2013, Marrakech, Théâtre National de Chaillot) sur la notion du « Care » ; Waves commande pour le NorrlandsOperan et l’orchestre symphonique dans le cadre de Umeå 2014, capitale européenne de la Culture. Ils s’associent avec le chanteur et compositeur suédois Peter von Poehl.

Ils s’aventurent régulièrement hors des théâtres pour réagir in-situ à d’autres contextes de réactivité.
En février 2009, ils signent la performance Stèles dans le cadre d’une « Nocturne » exceptionnelle, commande du Musée du Louvre. En 2008 il créent Promenade au Grand Palais et imaginent un dialogue avec les sculptures monumentales de Richard Serra. En janvier 2012 ils créent Circle invitant le public au centre d’un dispositif circulaire où la danse s’enivre à l’énergie mêlée de 26 danseurs professionnels et amateurs. En 2013, dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste, ils investissent l’exposition « Un été au bord de l’eau » du Musée des Beaux- Arts de Caen pour une Flânerie chorégraphique.

Création du Festival Danse d’Ailleurs (2005)

Dès 2005, ils initient le Festival Danse d’Ailleurs qui a vocation à remettre en perspective la notion d’universalisme en questionnant les cadres référents de la modernité en art selon les horizons culturels. Les quatre premières éditions ont fait focus sur des artistes issus du vaste et divers continent africain et ont valu à ce jeune festival un rayonnement international grandissant, les éditions suivantes ont ouvert le spectre jusqu’en Asie en lien avec le Festival Hot Summer in Kyoto au Japon.

Héla Fattoumi et Éric Lamoureux sont fortement engagés dans différentes instances à la promotion et à la défense de l’art chorégraphique.

De 2001 à 2004, Héla Fattoumi est vice-présidente Danse de la SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques). Elle est à ce titre chargée de la programmation du «Vif du sujet» au Festival d’Avignon. De 2006 à 2008, elle préside l’ACCN (Association des Centres Chorégraphiques Nationaux). Présidence reprise de 2010 à 2013 par Éric Lamoureux, qui assure depuis la vice-présidence. Depuis septembre 2013 Héla Fattoumi est présidente déléguée à la prospective au SYNDEAC.


Lamoureux Eric

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Un espace de recherche dont la source est l’entremêlement de leurs particularités.

De pièce en pièce, ils sondent inlassablement l’intelligence sensible du corps, son pouvoir de dévoilement du sens qui est aussi pensée (penser) en mouvement.

Durant cette première période plusieurs pièces marquantes voient le jour dans la continuité d’Husais : Si loin que l’on aille (Théâtre de la Bastille et Théâtre de la Ville, 1992) ; Fiesta (Commande du Festival d’Avignon, 1992) ; Asile Poétique (Théâtre de la Ville, 2000) à partir des textes du poète Antonio Ramos Rosa ; Wasla (Biennale de Lyon, 1998) Vita Nova (Grande Halle de la Villette, 2000) avec la 11e promotion du Centre National des Arts du Cirque.

Ces pièces affirment un travail chorégraphique relié aux notions de maîtrise/non maîtrise, de puissance/fragile, de minimalisme/performatif, faisant surgir une danse dont la charge expressive est traversée par une «énergie graphique ».

Nommés à la direction du CCN de Caen/Basse-Normandie en 2004, ils poursuivent alors leur démarche à travers des pièces plus portées sur des sujets à forte tonalité sociétale.

Ce seront La Madâ’a (Arsenal de Metz, 2004) avec les frères Joubran, virtuoses palestiniens du oud ; Pièze (Unité de pression) et La danse de Pièze (Festival Dialogue de corps, Ouagadougou, 2006 ; Théâtre de la Bastille), autour de la notion d’« homosensualité » dans le monde arabo- musulman ; Just to dance… (Espace des Arts de Chalon- sur-Saône 2010 ; Tokyo), pièce autour de la notion de « créolisation » développée par Édouard Glissant ; MANTA, solo créé au Festival Montpellier Danse 2009 puis en tournée internationale (Tokyo, Berlin, Tunis, Bruxelles, Malmö, Oslo…), à partir de la problématique que soulève le port du niqab ; Lost in burqa, (ésam de Caen, 2011) performance pour 8 interprètes réalisée à partir des «vêtements- sculptures» de la plasticienne marocaine Majida Khattari lors de la 6e édition du Festival Danse d’Ailleurs ; Masculines (Arsenal de Metz, 2013) sur les représentations du féminin de part et d’autre de la Méditerranée.

Ils réactivent une recherche chorégraphique se ressourçant au potentiel expressif et poétique de la danse.

Une douce imprudence co-signée avec Thierry Thieû Niang (Festival Ardanthé 2013, Marrakech, Théâtre National de Chaillot) sur la notion du « Care » ; Waves commande pour le NorrlandsOperan et l’orchestre symphonique dans le cadre de Umeå 2014, capitale européenne de la Culture. Ils s’associent avec le chanteur et compositeur suédois Peter von Poehl.

Ils s’aventurent régulièrement hors des théâtres pour réagir in-situ à d’autres contextes de réactivité.
En février 2009, ils signent la performance Stèles dans le cadre d’une « Nocturne » exceptionnelle, commande du Musée du Louvre. En 2008 il créent Promenade au Grand Palais et imaginent un dialogue avec les sculptures monumentales de Richard Serra. En janvier 2012 ils créent Circle invitant le public au centre d’un dispositif circulaire où la danse s’enivre à l’énergie mêlée de 26 danseurs professionnels et amateurs. En 2013, dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste, ils investissent l’exposition « Un été au bord de l’eau » du Musée des Beaux- Arts de Caen pour une Flânerie chorégraphique.

Création du Festival Danse d’Ailleurs (2005)

Dès 2005, ils initient le Festival Danse d’Ailleurs qui a vocation à remettre en perspective la notion d’universalisme en questionnant les cadres référents de la modernité en art selon les horizons culturels. Les quatre premières éditions ont fait focus sur des artistes issus du vaste et divers continent africain et ont valu à ce jeune festival un rayonnement international grandissant, les éditions suivantes ont ouvert le spectre jusqu’en Asie en lien avec le Festival Hot Summer in Kyoto au Japon.

Héla Fattoumi et Éric Lamoureux sont fortement engagés dans différentes instances à la promotion et à la défense de l’art chorégraphique.

De 2001 à 2004, Héla Fattoumi est vice-présidente Danse de la SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques). Elle est à ce titre chargée de la programmation du «Vif du sujet» au Festival d’Avignon. De 2006 à 2008, elle préside l’ACCN (Association des Centres Chorégraphiques Nationaux). Présidence reprise de 2010 à 2013 par Éric Lamoureux, qui assure depuis la vice-présidence. Depuis septembre 2013 Héla Fattoumi est présidente déléguée à la prospective au SYNDEAC.

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