LES LECTURES DE GANGOUEUS – Invitée : HALA MOUGHANIE pour «Il faut revenir»

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  MUGHANIE HALA

Résumé MUGHANIE HALA

Il faut revenir par Moughanie« Entre deux rires profonds, l’homme parle un français minutieux et ancestral, et ses « r » roulent comme une vague dans le ventre de Lila. L’homme dit : « Ce pays, il faut renoncer à le comprendre. Il est trop riche. De cultures, de haines, d’amours, de malentendus. Trop traversé par les civilisations. Trop complexe, stratifié, mouvant, on ne peut l’appréhender dans la totalité de ses dissonances. Il n’existe donc pas. Il vit, uniquement. C’est peut-être déjà beaucoup. Peut-être déjà un miracle en soi, qu’il vive. (…) Non, ce pays n’existe pas et nous devons, pour y comprendre quelque chose, nous contenter de raconter les vies éparses qui le traversent, instruire un dossier, en quelque sorte, qui permettrait un jour d’en délimiter le périmètre humain, le seul qui vaille. » Portée par l’espérance, Lila rentre au Liban au début des années 2000, après des années d’exil. Elle aime, rêve et dérive, entre autres auprès du mystérieux Ibrahim, antiquaire et pygmalion approximatif. Devenue journaliste, elle tâtonne. De paysage en paysage. Entre un attentat et une manifestation. Entre la beauté époustouflante d’une terre millénaire et l’absurdité destructrice du quotidien. Dans ses périples immobiles, elle est rejointe par sa soeur aveugle, Rim, pythie urbaine en quête de sacré sur cette terre détruite. A deux, elles incarnent les paradoxes du désespoir autant que les désirs de se réinventer un chez-soi : le Liban n’est-il pas le pays de tous les (im)possibles, un territoire qui n’obéît à aucune règle ?
Dans une langue chirurgicale, d’une douce poésie mêlée d’humour féroce, Hala Moughanie fait plus que jamais vivre une terre qui n’en finit pas d’être incomprise, mais qui stupéfie par sa capacité d’évocation.



Biographie 

Hala Moughanie est née en 1980 au Liban.
Son enfance est rythmée par la guerre civile qui ravage le pays jusqu’en 1990. Elle part ensuite s’installer en France pour une quinzaine d’années. C’est à Paris, plus précisément à la Sorbonne, qu’elle suivra des études de littérature et de philosophie. En 2003, elle fait le choix de retourner vivre dans son pays natal, où elle exerce le métier d’enseignante et de journaliste. De plus en plus, elle s’intéresse au travail de mémoire : bien que le Liban soit en phase de reconstruction, les stigmates de la guerre restent encore très visibles. C’est ainsi qu’elle commence à collaborer avec différentes associations qui oeuvrent pour la mémoire de l’histoire du pays.

Elle publie également quelques nouvelles et articles sur le sujet. Durant le conflit de juillet 2006, qui a opposé le Liban et Israël, Hala Moughanie s’engage dans l’humanitaire et se spécialise dans le domaine de la coopération internationale, appuyant les institutions libanaises dans la conception et la mise en oeuvre de stratégies publiques. Elle a désormais fondé sa propre association, Madina.


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