Le Hip Hop est à l’Institut du Monde Arabe, mais où est la Femme dans le Hip hop

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Le Hip Hop

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Si le buste d’une femme illustre l’exposition « HIP-HOP : Du Bronx aux rues arabes » qui a lieu à l’Institut du Monde Arabe à Paris, depuis le 28 avril, on ne peut pas dire que la Femme y ait pourtant une place importante. Où est la Femme dans le Hip-Hop.

En allant voir l’exposition, peut-être aurez-vous la chance de croiser devant des photos ou face à un mur de graffiti la célèbre Janette Beckman, photographe officielle de Def Jam pendant plus de dix ans.

Une femme enfin ! Parce que qu’il s’agisse de musique, de graffiti ou de mode, seule une femme pour une quinzaine d’hommes, est nommée, en écoute ou photographiée à travers les deux étages que couvrent l’évènement. Quand on lui demande, aux vues des clichés exposés, pourquoi elle prenait essentiellement des hommes en photo, Janette répond qu’ « au contraire dès que je croisais une femme dans le milieu, je m’empressais de l’immortaliser. Mais il faut l’admettre, des femmes dans le milieu il y en a peu. Et à l’époque (années 80 et 90) pour exister, les femmes devaient copier les hommes » ajoutera-t-elle.

Sur les photos présentées, la place et l’image de la Femme peuvent sembler paradoxales. Si certaines, comme le soulignait Janette Beckman, imitent les hommes à travers leurs tenues vestimentaires, leurs gestes, leurs comportements, les autres quant à elle, aguichantes et dénudées, misent sur la provocation. Rappelez-vous les positions plus que lassives de la rappeuse Lil’Kim ou les paroles choquantes de Foxy Brown dans les années 90.

Si la musique ne fait pas le mouvement hip hop, le graffiti ou la mode ne laisse pas plus de place aux femmes. Seule la danse est une porte plus facile à franchir pour le gente féminine afin d’ atteindre le devant de la scène. Malheureusement, l’exposition n’aborde que timidement cette partie du mouvement urbain.
Selon Akhenaton, directeur artistique de l’évènement, « La danse fait partie intégrale du mouvement hip hop et tout un étage du bâtiment devait être dédié à la danse. Mais par manque de moyen on a du se concentrer sur la musique, ajoute-t-il. Un atelier de danse nous aurait permis de donner une place plus conséquente aux femmes dans le cadre de cette exposition ».

L’angle chronologique de l’exposition « Hip-Hop du Bronx aux rues arabes », ouvre cependant sur un avenir plus prometteur. Plus proche de nous, on découvre des artistes féminines issues du monde maghrébins ou encore du Moyen-Orient, telles que la libanaise Malika ou la palestinienne Shadia Mansour. Ces deux artistes arrivent enfin à nous montrer une facette de la femme dans ce milieu hostile, féminine sans être vulgaire et engagée sans être masculine.

Chose d’autant plus complexe, car si le Hiphop est sexiste et misogyne ce n’est pas par essence mais par l’influence culturelle qui le nourrit. Le mouvement vient de la rue et progresse dans la rue. Et la rue a toujours été bien plus dure pour les femmes, n’étant déjà pas facile pour les hommes.

Au-delà des artistes trop méconnus qui évoluent au sein du mouvement Hiphop, l’exposition HIP HOP du Bronx aux rues arabes dévoile une origine plus folklorique que revendicatrice, une évolution autant musicale que sociale et culturelle, sans compter les souvenirs que ça rappellera à tout ceux qui hochaient la tête en écoutant « Bouge de là » de MC Solaar ou « je danse le Mia » du groupe marseillais IAM.

Céline Fatoux

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